10 déc. 2010

L’indice, question de couleurs

La nuit à Montréal, la neige est blanche, le ciel est noir. Le lendemain, au petit matin, c’est tout l’inverse : la neige est comme noire et boueuse, et le ciel est blanc « kleenex ». Et si la vie n’était qu’une question de couleurs, celles qu’on a dans la tête, dans le cœur ou dans le corps, le papier peint de nos murs, les briques de notre cour, l’intérieur de notre chandail, l'horizon de notre paysage. L’indice sème/s’aime depuis quelques mois déjà des minis albums pour donner une tonalité musicale aux couleurs. En mélangeant, collant, découpant et montant plusieurs influences, on arrive à quelque chose de très… noir et blanc !


9 décembre, le Patro Vys se remplit petit à petit, et comme à l’heure Montréalaise, vers 22h, un grand jeune homme à moustache monte sur scène et propose en première partie de son show… ses quatre petites vidéos déclinées au fil des mois. Curieuse entrée en matière dans l’univers de l’Indice, où l’on découvre ce que l’on a senti pendant le show : de la diversité ! Attention, rien de révolutionnaire, on reste quand même dans le « indie-pop-rock » cher à la scène locale montréalaise, et vous savez quoi, ça fait du bien. Car oui, il y a une prise de risque de la part de l’Indice, sinon ça n’aurait pas de sens, mais dans le mixeur à influences, on a rajouté un peu de sel, des petits vampires, des murailles sonores, des délires planants, et des paroles sous forme de contes. En live, on sent un groupe compact, solide, excellent dans la maîtrise instrumentale, quelque chose de pure, naïve, et sain.

Alors, justement, il y a quoi comme ingrédient dans le mixeur à influences : un soupçon de Deportivo, un petit côté Philippe Katerine, un vieux Beck, une mélancolie des Clues, une pop un peu Bluresque. Et si on se rapproche plus près de chez nous, oui, on entend du Karkwa et surtout du Malajube. Je m’étais jurée de ne pas faire de comparaisons faciles avec Karkwa et Malajube. Parce que c’est un peu tannant, ils ont réussi, on le sait, ils sont doués, ils ont ouverts la voix, voire le chemin, et ne sont pas les seuls à jouer dans cette cours. Ce n’est pas un mal de sonner comme Malajube, vaut mieux ça que d’avoir les arrangements de Céline Dion.

Alors au final, pour ceux qui aiment la peinture avec les doigts, en mettre un peu partout et créer un joyeux bordel, procurer vous les palettes de couleurs de l’Indice, vous verrez la vie autre qu’en négatif. Oui il y aura du noir, des moments sombres, des mélancolies, des tristesses, et oui il y aura du blanc, des sucrés, des puretés, des bonheurs, comme l’Indice le distille si bien dans cette phrase : « L’idéal, aujourd’hui, c’est la promesse moderne ou le spleen »… Baudelaire n’aura jamais été aussi actuel.
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