4 févr. 2017

La galaxie Kid Koala au Centre Phi

Il a de ces voyages qui vous font visiter autre chose que des paysages. Il y a de ces expériences qui vous inspirent au-delà des limites que vous pensiez connaître. Il y a de ces musiques qui vous supplantent telle une évidence. Il y a de ces artistes qui vous font croire que l'espoir n'est pas une utopie et que la poésie y contribue. Bienvenue dans Music To Draw To: Satellite, de Kid Koala.





C'est la semaine passée que Kid Koala sortait son magnifique Music To Draw To: Satellite, une histoire musicale faite de distance, de périples, de planètes, de regrets, de désintégrations émotionnelles. Un voyage en apesanteur porté par la voix angélique d'Emilíana Torrini, chanteuse islandaise aussi énigmatique que magnétique. Musique éthérée planante, voix de velours entourée d'un halo de distance cosmique, subtilités créant des aspérités donnant des formes et du volumes aux pièces, l'objet du délit, rien qu'à l'écoute, nous plonge dans un univers aux multiples interprétations, mais qui suit son guide, quelque pars entre Mars et Jupiter.

Dans le prolongement de cet album, Éric San propose une expérience musicale qui va bien au delà d'un copier-coller des titres. Comme il le dit lui même en introduction de son spectacle : il n'y aurait rien de plus ennuyeux que de voir jouer de la musique sombre, pendant plus d'une heure. Alors il a eu (une autre) nouvelle idée de génie : faire jouer le public sur des petites tables tournantes. Oui, un concert participatif au Centre Phi, dont je vous passerai les détails techniques, mais qui fait de chacun des créateurs collectifs pour une création unique.

Passé l'aspect ludique des premiers essais, on découvre que non seulement nos oreilles sont stimulées mais aussi nos yeux et pas de n'importe quelle façon ! Tout d'abord par intermède de texte tapé live, qui raconte cette histoire de séparation d'un couple lorsque l'un des deux doit quitter pour une autre planète et sait qu'il ne pourra pas revenir. Une métaphore élégante de la notion de perte, d'incompréhension, de deuil qu'on arrive pas ou plus à faire. Puis par la magie des visuels créés en direct par une artiste utilisant diverses matières et produits chimiques pour fabriquer des décors oniriques rappelant l'univers, sa voix lactée et toutes les possibilités de planètes perdues à imaginer.

Avec la bonne humeur et la franchise qu'on lui connait, Kid Koala nous amène dans son univers, nous faire rire, sourire et pleurer, nous balance toutes les couleurs de la palette de nos émotions et qui deviennent le reflet d'une image qu'on n'aurait oser construire. Un expérience rare qui restera sans doute l'un des plus beaux spectacles de l'année et beaucoup car affinités.


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